L’Appel à projet Territoire d’Innovation, lancé par l’Etat fin 2018, a permis à Strasbourg et ses partenaires de déposer un dossier « territoires de santé de demain » le 26 avril. Jeudi 4 juillet la délégation était invitée à défendre le dossier face au jury du SGPI.
Suite à l’Appel à manifestation d’intérêt qui a eu lieu en 2017, un consortium inter-territorial* s’est crée incluant les plus grands acteurs de l’innovation et du soin. Ce consortium a défini les grandes lignes du projet de santé du territoire, mêlant problématiques urbaines et rurales, en lien avec la région du pays de Saverne.
Strasbourg précurseur d’un nouveau modèle en santé
L’objectif de l’Appel à projet lancé par l’Etat est de détecter de nouvelles pratiques, quel que soit le domaine, sur l’échelle d’un territoire, afin qu’il puisse faire office de territoire d’expérimentation de modèles innovants. De par son positionnement et ses domaines clés, Strasbourg se différencie naturellement dans le domaine de la santé. Notre ambition est donc d’accélérer la diffusion des innovations dans le domaine large de la santé, au service d’une meilleure réponse aux besoins de la population, en tirant profit de tout le potentiel du numérique et des collaborations ouvertes.
Diagnostic
Les diagnostics menés par les institutions de santé nationale et régionales (ARS, Conseil départemental, Eurométropole et Ville de Strasbourg, PETR du pays de Saverne, Plaine et Plateau) ont fait ressortir des problématiques propres à notre territoire :
- importance de la prévention des pathologies via l’alimentation, l’activité physique, l’environnement (au sens large), les conditions de travail et les rythmes de vie,
- la prédominance dans la région des affections dues à la vieillesse, au cancer, au diabète et à l’insuffisance cardiaque,
- Diversité de l’accès au soin de proximité (désertification médicale)
Ambitions
C’est pourquoi, en réponse à ces problématiques soulevées, les 34 actions figurant dans le plan d’action visent à répondre à :
- avoir un impact significatif sur l’amélioration de la santé des populations grâce, entre autres, à des outils numériques mutualisés et aux actions innovantes, dont l’impact sera systématiquement évalué. L’articulation avec les projet nationaux, les partenaires et le développement économique doivent impliquer un changement systémique incluant l’implication directe des citoyens,
- le déploiement de services adaptables au niveau régional puis national grâce au numérique et à la puissance industrielle des entreprises partenaires le tout en s’appuyant sur une plateforme régionale d’innovation en e-santé (PRIeSM),
- Promouvoir un modèle de démarche territorial de santé intégré, associant citoyens et acteurs du territoire avec l’ambition d’un modèle économique stable et pérenne, évalué par la CPAM et l’ARS. Ce modèle implique de ré-investir les économies réalisées par le système de santé pour financer de nouvelles actions de santé, notamment la prévention, en amont des soins nécessaires,
- Mettre en oeuvre un nouveau modèle d’alliances territoriales, en faisant le lien entre l’environnement d’innovation représenté par les acteurs du consortium, et les besoins et priorités des territoires ruraux.
Comment ?
Pour relever ces ambitions, fortes et pourtant nécessaires, il a été élaboré un projet fondé sur 5 idées fortes qui répondent à de premiers déploiements :
- mobilisation des citoyens pour agir sur leurs déterminants de santé (ndlr : en santé publique, un déterminant est un facteur qui influence l’état de santé d’une population soit isolément, soit en association avec d’autres facteurs),
- Déployer une offre de lieux de santé de proximité en intégrant des innovations techniques (e-santé par exemple) et organisationnelles,
- adapter l’organisation de la prise en charge par profil de risque des patients permettant une attention particulière sur les affections de longue durée (ALD) à forte prédominance (par exemple le diabète, le cancer ou l’insuffisance cardiaque),
- Mettre l’accent sur la création de valeur économique qui inclue le patient dans le cercle d’innovation (par exemple via un living lab, la maison sport santé, l’éducation thérapeutique du patient),
- afin de sécuriser le déploiement efficace et durable, il est impératif de définir un accélérateur du changement qui lie fortement l’économie, le digital, la santé et la prévention.
Résultats attendus fin juillet
Le dossier de Strasbourg a été déposé le 26 avril dernier et l’audition s’est tenue hier matin au Secrétariat Général Pour l’Investissement durant 1h30. Au total, plus de 50 dossiers ont posé leur candidature et la moitié a été auditionné devant un jury de huit experts nationaux. La Ville et l’Eurométropole, l’ARS Grand Est, la CPAM, l’IHU, PRIeSM, Grand E-NOV, France Assos Santé, la Ville de Saverne, les HUS ainsi que le département du Bas-Rhin étaient présents pour défendre la candidature.
*Le consortium est composé de : Ville et Eurométropole de Strasbourg, conseil départemental du Bas-Rhin, BioValley France, PETR Pays de Saverne, Plaine et Plateau, Université de Strasbourg, IHU de Strasbourg, PRIeSM, Grand E-NOV, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, CPAM du Bas-Rhin, ARS Grand-Est, URPS-Médecins Libéraux, France Assos Santé, DOCAPOST, communauté de communes du Pays de Bitche, URPS- pharmaciens
Pour suivre les étapes précédentes du projet nous vous invitons à consulter ces précédents articles :
Strasbourg candidate : “Santé en mouvements, une ambition partagée”
N’hésitez pas à télécharger le dossier de presse Territoires de Santé de demain ici : Dossier_de_Presse_Territoires d’Innovation