HHC 2020 / ep. 1: PIXACARE

Deux ans après avoir participé au Hacking Health Camp de Strasbourg, Frédéric Bodin, Matis Ringdal et Vincent Marceddu ont monté leur entreprise et s’apprêtent à commercialiser leur outil de gestion […]

Deux ans après avoir participé au Hacking Health Camp de Strasbourg, Frédéric Bodin, Matis Ringdal et Vincent Marceddu ont monté leur entreprise et s’apprêtent à commercialiser leur outil de gestion des photos médicales.

C’est ce qu’on appelle démarrer en trombe. En 2018, Frédéric Bodin, Matis Ringdal et Vincent Marceddu participent au Hacking health camp (HHC). En 2019, ils créent leur entreprise, Pixacare, entrent en incubation chez Semia et embauchent leur premier salarié. En 2020, ils s’apprêtent à commercialiser leur outil de gestion des photos médicales et à accueillir des investisseurs.

Frédéric Bodin, chirurgien plastique et maxillo-faciale à l’hôpital de Hautepierre et responsable de l’unité de chirurgie ambulatoire, en est le premier étonné.

« Quand je suis allé au HHC, je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Je suis reparti deux jours plus tard avec le prix Semia, le prix des hôpitaux universitaires de Strasbourg, une idée validée par des professionnels et une équipe emballée pour poursuivre le projet. »

Régler des problèmes médicaux du quotidien

L’idée, c’est de transformer le smartphone des professionnels de santé en un outil de gestion des photos médicales.

« Les photos représentent la moitié du dossier médical des patients et nous en échangeons au quotidien sur des applications non sécurisées. »

À ce problème s’ajoute une gestion chronophage des photos, un risque de perte de données quand elles ne sont pas stockées sur des serveurs.

« Ce n’est pas conforme au règlement général sur la protection des données. Je souhaitais créer une solution qui réponde à tous ces problèmes », résume Frédéric Bodin.

L’équipe, c’est Matis Ringdal et Vincent Marceddu. Le premier, diplômé d’un master de l’école Polytechnique Paris, « avait envie de se lancer dans l’entrepreneuriat. J’ai vu qu’un HHC était organisé à Strasbourg, c’est comme ça que je suis arrivé ici ». Le second, apprenti ingénieur à l’époque du HHC, souhaitait « s’investir dans un projet du domaine de la santé ». Tous deux convaincus par l’idée, ils rejoignent de Frédéric Bodin pour travailler, pendant 54h, sur un projet d’entreprise et pas juste un produit.

Des prix et un test de terrain

« Après le HHC, le projet était embryonnaire, reprend Matis Ringdal. En réalisant une étude de marché et une veille concurrentielle, nous avons compris que toutes les professions de santé étaient concernées par ces enjeux, en France et en Europe. »

Les trois associés officialisent leur société, commencent à travailler avec des acteurs locaux comme Alsace Biovalley, sans oublier de décrocher plusieurs distinctions : Tango&Scan, Bpi French Tech, Microsoft startup et un prix de la Société générale.

L’équipe expérimente ensuite, pendant six mois, un prototype au sein des hôpitaux universitaires de Strasbourg puis le peaufinent. Son fonctionnement ?

« L’application permet d’envoyer directement des photos prises depuis un téléphone sur un serveur et de les échanger avec des collègues de manière sécurisée, détaille Vincent Marceddu. Les professionnels recueillent aussi le consentement du patient pour être conforme à la RGPD. »

Aider à la prise de décision

Pixacare ambitionne aussi d’aider à l’enseignement, à la recherche et à la prise de décision. Grâce à un système de mot-clé associé aux photos, les médecins peuvent rechercher une pathologie et voir à quoi elle ressemble.

L’équipe s’intéresse particulièrement aux plaies chroniques (escarres ou ulcères par exemple).

« Prendre une photo chaque jour permet un meilleur suivi de la cicatrisation, car on peut observer son évolution d’un seul coup d’œil, simplifie Frédéric Bodin. L’objectif est aussi de détecter d’éventuelles complications et erreurs médicales grâce à l’intelligence artificielle. »

Les professionnels généralistes pourront ainsi bénéficier des connaissances d’experts de ce genre de pathologies. Pixacare vise aussi à lutter contre les déserts médicaux en facilitant la vie des soignants. La jeune entreprise expérimentera son application en fin d’année dans la Meuse, territoire touché par ce phénomène, en partenariat avec e-Meuse santé et l’Agence régionale de santé.

Hacking Health Camp 2020 ?

Que de chemin parcouru depuis le HHC… Des conseils à partager avec les futurs participants ?

« Profitez de tous les professionnels présents sur place, ils ont beaucoup d’expérience et sont là pour vous aider, répond Vincent Marceddu. Cela nous a bien aidé pour les questions juridiques. »

« Travaillez votre idée avant, ça fait économiser un temps précieux », suggère Matis Ringdal.

« Proposez un projet réaliste », estime Frédéric Bodin.

www.pixacare.com

Article réalisé par Léa Davy

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